Longeant la Seine sur 2.7 km à l’est de la capitale, l’aménagement du quartier Masséna prend place dans le projet Paris Rive gauche, vaste plan de restructuration du XIIIe arrondissement. Le site est marqué par la présence des Grands Moulins de Paris et par l’emprise des voies de chemin de fer à reconquérir et à recouvrir.

L’objet de la consultation était de rechercher une qualité urbaine dans un secteur jusque-là qualifié de périphérique, selon une démarche inventive, sur le thème du « tissu dans la ville dense ». Les propositions sur le tracé, les volumétries, le découpage des îlots et les espaces publics devaient notamment permettre la construction de plus de 1000 logements, un pôle universitaire et 3 ha de jardins publics.

L’équipe propose alors le principe de « bocage urbain », une approche innovante visant à concilier l’exigence de fortes densités avec la création d’une grande diversité d’espaces. Il s’agit alors d’apporter des réponses paysagères autour

du concept de l’îlot ouvert de C. de Portzamparc, permettant d’introduire un nouveau type de relation entre espaces publics et espaces privés. Il remet en cause le principe de mitoyenneté traditionnelle et favorise l’interaction des espaces libres de statuts différents ; il fait notamment profiter la rue de la végétation des jardins privés et fait pénétrer la lumière à l’intérieur des îlots.

Ainsi le « bocage urbain » est pensé comme un espace traversant, de rue à rue, à travers les îlots : « le jardin perçu englobe à la fois l’espace public et l’espace privé ». S’inspirant des jardins de paradis, ce paysage urbain revalorise les plantes en ville, en correspondance avec le désir de nature caractérisant notre époque d’urbanisation généralisée et intensive. Il induit des choix spécifiques de végétaux adaptés à l’espace dont on maîtrise l’expansion (taille, forme, nature) et dont on valorise au maximum les textures, les odeurs et les saveurs.